
Une langue pour dire l’amour, la colère, la tendresse — la langue de la maison.
Une autre pour affronter le monde, aller à l’école, au collège, au lycée, se défendre, travailler, exister — la langue de dehors.
Très tôt, nous avons appris à traduire.
Pas seulement les mots, mais les silences, les regards, les absences.
Nos parents sont arrivés avec une valise.
Souvent en carton.
Fragile, rapiécée, entourée de ficelle pour qu’elle résiste au voyage, comme eux.
Dans cette valise, il n’y avait pas seulement quelques vêtements.
Il y avait une vie pliée trop vite, des rêves rangés sans certitude de les rouvrir, et cette phrase jamais prononcée, mais toujours présente : il n’y aura pas de retour.
Ils sont partis sans plan B.
Sans filet.
Sans certitude que le lendemain serait meilleur.
Ils ont laissé derrière eux des parents aux cheveux déjà blancs, des tombes que l’on ne reverrait peut-être jamais, des amis d’enfance, des rires, des places de village baignées de soleil, une jeunesse inachevée, une famille entière encore en devenir.
Ils ont quitté un ciel bleu — immense, familier — pour une autre lumière, plus dure, plus froide, parfois absente.
L’immigration italienne n’est pas une histoire que l’on raconte à la légère.
Ce n’est pas une anecdote.
C’est un sacrifice silencieux.
Un sacrifice sans monument, sans discours, sans reconnaissance immédiate.
Ce sont des parents silencieux.
Des hommes et des femmes qui parlaient peu parce que chaque mot coûtait trop cher après des journées trop longues.
Des parents pour qui le silence n’était pas un vide, mais une protection.
Le silence de la souffrance contenue.
Le silence de la dignité.
Le silence de ceux qui transforment la fatigue en courage et l’injustice en patience.
Ils sont descendus dans l’obscurité des mines.
Ils ont affronté l’obscurité de la solitude, celle qui ne se voit pas mais qui ronge lentement.
Ils ont porté sur leurs épaules un pays entier sans jamais se plaindre, parce que se plaindre aurait été un luxe.
Et pourtant, dans ce silence, il y avait l’amour.
Un amour immense, presque invisible, mais indestructible.
Un amour qui se disait dans un regard, dans une assiette pleine, dans un manteau trop grand pour l’hiver, dans cette injonction répétée sans colère : travaille, apprends, va plus loin que moi.
Nous sommes les enfants de ce courage.
Les enfants de ces silences habités.
Nous sommes faits de deux terres, de deux langues, de deux mémoires.
Nous portons en nous la nostalgie de ce qui n’a pas été vécu et la responsabilité de ce qui doit être transmis.
Ce message doit aujourd’hui rayonner.
Il doit monter haut, très haut, comme une lumière rendue au ciel bleu de l’Italie que tant ont dû quitter.
Non pour nourrir la nostalgie, mais pour honorer la force.
Non pour pleurer le passé, mais pour dire merci.
Merci à ceux qui sont partis pour que nous puissions rester debout.
Merci à ceux qui ont tout donné sans rien demander.
Merci à ces vies sacrifiées en silence, dont l’écho continue de battre en nous.
Et que l’Italie — cette terre aimée, quittée mais jamais reniée —
et tous ceux qui ont eu la chance d’y rester
n’oublient jamais.
Qu’ils n’oublient jamais le sacrifice de ces millions de femmes et d’hommes
partis sans bruit,
partis sans retour,
partis pour que d’autres puissent vivre, travailler, espérer.
Car l’Italie ne s’est pas construite seulement avec ceux qui sont restés,
mais aussi avec ceux qui ont eu le courage de partir.
Et leur mémoire, si elle est honorée, continuera de battre,
comme un cœur fidèle,
dans l’histoire, dans la terre,
et dans l’âme même de l’Italie.
Giorgio Orazio Spido
Président de l’Alliance Italienne Universelle
🇮🇹 L’identité italienne vit aussi grâce à toi.
👉 Adhère à l’Alliance italienne universelle

Una lingua per dire l’amore, la rabbia, la tenerezza — la lingua della casa.
Un’altra per affrontare il mondo, andare a scuola, alle medie, al liceo, difendersi, lavorare, esistere — la lingua di fuori.
Molto presto abbiamo imparato a tradurre.
Non solo le parole, ma anche i silenzi, gli sguardi, le assenze.
I nostri genitori sono arrivati con una valigia.
Spesso di cartone.
Fragile, rattoppata, legata con lo spago perché resistesse al viaggio, come loro.
In quella valigia non c’erano solo pochi vestiti.
C’era una vita piegata troppo in fretta, sogni riposti senza la certezza di poterli riaprire, e quella frase mai pronunciata, ma sempre presente: non ci sarà ritorno.
Sono partiti senza un piano B.
Senza rete.
Senza la certezza che il domani sarebbe stato migliore.
Hanno lasciato dietro di sé genitori dai capelli già bianchi, tombe che forse non avrebbero mai più rivisto, amici d’infanzia, risate, piazze di paese inondate di sole, una giovinezza incompiuta, un’intera famiglia ancora in divenire.
Hanno lasciato un cielo azzurro — immenso, familiare — per un’altra luce, più dura, più fredda, talvolta assente.
L’emigrazione italiana non è una storia da raccontare con leggerezza.
Non è un aneddoto.
È un sacrificio silenzioso.
Un sacrificio senza monumenti, senza discorsi, senza riconoscimenti immediati.
Sono genitori silenziosi.
Uomini e donne che parlavano poco perché ogni parola costava troppo dopo giornate interminabili.
Genitori per i quali il silenzio non era un vuoto, ma una protezione.
Il silenzio della sofferenza trattenuta.
Il silenzio della dignità.
Il silenzio di chi trasforma la fatica in coraggio e l’ingiustizia in pazienza.
Sono scesi nell’oscurità delle miniere.
Hanno affrontato l’oscurità della solitudine, quella che non si vede ma che lentamente consuma.
Hanno portato sulle spalle un intero paese senza mai lamentarsi, perché lamentarsi sarebbe stato un lusso.
Eppure, in quel silenzio, c’era l’amore.
Un amore immenso, quasi invisibile, ma indistruttibile.
Un amore che si diceva in uno sguardo, in un piatto colmo, in un cappotto troppo grande per l’inverno, in quell’esortazione ripetuta senza rabbia: lavora, impara, vai più lontano di me.
Siamo i figli di questo coraggio.
I figli di questi silenzi abitati.
Siamo fatti di due terre, di due lingue, di due memorie.
Portiamo in noi la nostalgia di ciò che non è stato vissuto e la responsabilità di ciò che deve essere trasmesso.
Questo messaggio oggi deve risplendere.
Deve salire in alto, molto in alto, come una luce restituita al cielo azzurro dell’Italia che tanti hanno dovuto lasciare.
Non per nutrire la nostalgia, ma per onorare la forza.
Non per piangere il passato, ma per dire grazie.
Grazie a chi è partito perché noi potessimo restare in piedi.
Grazie a chi ha dato tutto senza chiedere nulla.
Grazie a queste vite sacrificate in silenzio, il cui eco continua a battere in noi.
E che l’Italia — questa terra amata, lasciata ma mai rinnegata —
e tutti coloro che hanno avuto la fortuna di restarvi
non dimentichino mai.
Che non dimentichino mai il sacrificio di questi milioni di donne e uomini
partiti senza rumore,
partiti senza ritorno,
partiti perché altri potessero vivere, lavorare, sperare.
Perché l’Italia non si è costruita soltanto con chi è rimasto,
ma anche con chi ha avuto il coraggio di partire.
E la loro memoria, se onorata, continuerà a battere,
come un cuore fedele,
nella storia, nella terra
e nell’anima stessa dell’Italia.
Giorgio Orazio Spido
Presidente dell’Alleanza Italiana Universale
🇮🇹 L’identità italiana vive anche grazie a te.
👉 Aderisci all’Alleanza Italiana Universale

One language to speak of love, anger, tenderness — the language of home.
Another to face the world, to go to school, to middle school, to high school, to defend oneself, to work, to exist — the language of outside.
Very early on, we learned how to translate.
Not only words, but silences too — looks, absences.
Our parents arrived with a suitcase.
Often made of cardboard.
Fragile, mended, tied with string so it would survive the journey — like them.
Inside that suitcase, there were not just a few clothes.
There was a life folded too quickly, dreams packed away with no certainty they would ever be unpacked, and that unspoken sentence, always present: there will be no return.
They left without a plan B.
Without a safety net.
Without any certainty that tomorrow would be better.
They left behind parents whose hair was already turning white, graves they might never see again, childhood friends, laughter, sunlit village squares, an unfinished youth, an entire family still in the making.
They left a blue sky — immense, familiar — for another light, harsher, colder, sometimes absent.
Italian immigration is not a story to be told lightly.
It is not an anecdote.
It is a silent sacrifice.
A sacrifice without monuments, without speeches, without immediate recognition.
They were silent parents.
Men and women who spoke little because every word cost too much after days that were too long.
Parents for whom silence was not emptiness, but protection.
The silence of contained suffering.
The silence of dignity.
The silence of those who turn exhaustion into courage and injustice into patience.
They descended into the darkness of the mines.
They faced the darkness of loneliness — the kind that cannot be seen but slowly eats away.
They carried an entire country on their shoulders without ever complaining, because complaining would have been a luxury.
And yet, within that silence, there was love.
An immense love, almost invisible, but indestructible.
A love spoken through a glance, through a full plate, through a coat too large for winter, through that command repeated without anger: work, learn, go further than I ever did.
We are the children of that courage.
The children of those inhabited silences.
We are made of two lands, two languages, two memories.
We carry within us the nostalgia of what was never lived and the responsibility of what must be passed on.
This message must now shine.
It must rise high, very high, like a light returned to the blue sky of Italy that so many were forced to leave.
Not to feed nostalgia, but to honor strength.
Not to mourn the past, but to say thank you.
Thank you to those who left so that we could stand upright.
Thank you to those who gave everything and asked for nothing.
Thank you to those lives sacrificed in silence, whose echo continues to beat within us.
And may Italy — that beloved land, left behind but never renounced —
and all those who had the fortune to remain there
never forget.
May they never forget the sacrifice of those millions of women and men
who left without noise,
who left without return,
who left so that others might live, work, hope.
For Italy was not built only by those who stayed,
but also by those who had the courage to leave.
And their memory, if honored, will continue to beat,
like a faithful heart,
in history, in the land,
and in the very soul of Italy.
Georges Orazio Spido,
President of the Universal Italian Alliance
🇮🇹 Italian identity lives on thanks to you.
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